L’activité peut-elle être objet d’ “analyse”?

Autores

  • Yves Schwartz Aix-Marseille Université

DOI:

https://doi.org/10.15448/1984-7726.2015.s.23138

Palavras-chave:

Approche ergologique, Corps-soi, Anthropologie, Débat de norme, Analyse du travail comme activité

Resumo

Dans le cadre d’une confrontation entre divers chercheurs de sciences humaines
sur le concept d’activité, ce texte trace d’abord une brève histoire de ce concept tel que la démarche ergologique l’a progressivement construit, à partir de son histoire philosophique et des rencontres que ses protagonistes ont pu faire depuis plus de trente ans. Avec le concept d’activité comme dramatique d’usage d’un corps-soi, une vision anthropologique s’est peu à peu imposée: l’activité comme renégociation permanente des normes générées et/ou instituées
dans l’histoire apparaît comme la forme spécifiquement humaine du vivre, le travail étant en son sein un lieu particulièrement dense de débats avec ces normes dont le corps-soi est le creuset. Le texte propose alors d’approfondir les implications de ce concept de débat de normes, comme fabricateur d’histoire, comme reproblématisant le champ de l’épistémologie, comme convoquant un univers axiologique au creux de tout agir individuel et collectif. A l’approcher ainsi, ce concept déplace le problème des rapports micro/macro, déterminations
sociales/ créativités singulières, des divers empans temporels où nous avons à traiter ces débats, des niveaux innombrables où ils se jouent au sein de notre corps-soi. Ce texte en conclut que si le concept d’activité est ainsi approché, l’idée qu’on puisse en avoir des “méthodes d’analyse” paraît peu acceptable. Par contre, avec l’aide de toute méthode désimplifiant le travail, l’effort d’analyse du travail comme activité nous paraît à développer, pour donner visibilité et avenir aux réserves d’alternative que tout agir humain produit sans relâche.

 

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A atividade pode ser objeto de “análise”?

 

Resumo: Dentro do quadro de uma confrontação entre diversos pesquisadores de ciências humanas sobre o conceito de atividade, este texto traça, primeiramente, uma breve história desse conceito tal qual a abordagem ergológica tem progressivamente construído, a partir da história filosófica desse conceito e dos encontros que os protagonistas dessa abordagem puderam fazer
há mais de trinta anos. Com o conceito de atividade como dramática de uso de um corpo-si, uma visão antropológica é gradualmente imposta: a atividade como renegociação permanente das normas geradas e/ou instituídas na história aparece como a forma especificamente humana do viver, o trabalho sendo dentro dessa forma um lugar particularmente denso de debates com
essas normas em que o corpo-si é a base. O texto propõe então aprofundar as implicações do conceito de debate de normas, como fabricador de história, como reproblematizando o campo da epistemologia, como convocando um universo axiológico no coração de todo agir individual e coletivo. Sendo abordado assim, esse conceito desloca o problema das relações micro/macro,
determinações sociais / criatividades singulares, diversos limites temporais em que temos de tratar esses debates, níveis inumeráveis onde eles se representam no seio do nosso corpo-si. Este texto conclui disso que, se o conceito de atividade é assim abordado, a ideia que se pode ter dos “métodos de análise” parecem pouco aceitáveis. Por outro lado, com a ajuda de todo
método que revela a complexidade do trabalho, o esforço de análise do trabalho como atividade nos parece a ser desenvolvido, para dar visibilidade e futuro às reservas de alternativa que todo agir humano produz sem pausa.


Palavras-chave: Abordagem ergológica; Corpo-si; Antropologia; Debate de norma; Análise do trabalho como atividade

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Biografia do Autor

Yves Schwartz, Aix-Marseille Université

Professeur Emérite Aix-Marseille Université – França

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Publicado

2016-02-18

Como Citar

Schwartz, Y. (2016). L’activité peut-elle être objet d’ “analyse”?. Letras De Hoje, 50(5), s42-s52. https://doi.org/10.15448/1984-7726.2015.s.23138

Edição

Seção

PPGL em diálogo – 45 anos